Le Senat du Nigeria désapprouve l’emprunt de 30 milliards $
Le Président Nigérian Muhammad Buhari a été déchanté par le refus ce jeudi, des sénateurs de cautionner sa volonté de faire recours à l’émission d’un emprunt de sur 30 milliards de dollars, sur le marché International pour financer ses grands projets.
Le Président Muhammadu Buhari avait demandé la semaine dernière aux députés de donner leur accord pour obtenir plusieurs prêts extérieurs de 30 milliards de dollars visant à financer des projets clés pour relancer l’économie, combler le déficit de l’État et relancer la croissance en berne.
Une semaine tout juste après sa demande, le Sénat a rejeté ce plan lors d’une session sans débat. Dans une lettre lue devant les députés nigérians à Abuja le mardi 25 octobre, le président leur demandait de voter ce plan afin de « mettre sur pied rapidement les projets » (en matière d’infrastructures, d’agriculture, d’emploi, d’éducation), visant à relancer une économie au bord du gouffre.
« Le coût total de ces programmes atteindra 29,96 milliards de dollars en prêts », détaillait le président, soulignant que leur financement passerait également par la vente d’une valeur de 4,5 milliards de dollars en euro-obligations et un apport pris sur le budget national de 3,5 milliards de dollars. Ce prêt international devait être effectif sur la période de 2016 à 2018, avait-il précisé.
La baisse des prix du pétrole, amorcée mi-2014 en raison de la surproduction mondiale, pèse lourdement sur l’économie nigériane dépendante à 70% de la rente pétrolière. Fin août, après deux trimestres consécutifs de repli de son PIB, le Nigeria avait officiellement annoncé être entré en récession.
Ce refus du sénat est intervenu la veille de l’approbation d’un prêt de 600 millions de dollars par le conseil d’administration de la Banque africaine de développement (BAD). C’est la première tranche d’un prêt en appui budgétaire de 1 milliard de dollars EU destiné à contribuer au financement du Programme d’appui à la gouvernance économique, à la diversification et à la compétitivité (Economic Governance, Diversification and Competitiveness Support Programm – EGDCSP) au Nigeria. La dernière tranche de 400 millions de dollars sera approuvée en 2017.