Maroc/Afrique subsaharienne : Baisser les droits de douane pour stimuler les échanges commerciaux
La Banque africaine de développement (BAD) a publié ce lundi, sa nouvelle publication intitulée «Analyse de la politique commerciale du Maroc- Impact de la politique tarifaire du Maroc sur sa position de hub à destination du reste de l’Afrique».
Il s’agit d’une analyse ciblée qui a passé au crible les politiques tarifaires à l’œuvre entre le Maroc et les autres pays du continent, afin de mieux cerner si celles-ci favorisent le développement de leurs échanges.
Malgré leur croissance, les échanges commerciaux entre le Maroc et les pays d’Afrique subsaharienne demeurent modestes en valeur absolue, relève l’institution panafricaine. «L’Afrique subsaharienne représente aujourd’hui un peu plus de 6% des exportations marocaines et un peu moins de 1% de ses importations, contre 5% en 1993», lit-on dans cette publication.
Si les échanges demeurent faibles en valeur absolue, ils s’avèrent de forte intensité avec certains pays qui se révèlent donc des partenaires relativement importants pour le Maroc, dont le Sénégal, la Guinée équatoriale, le Ghana, l’Angola, la Guinée, la Côte d’Ivoire, le Togo et l’Egypte.
En ce qui concerne les droits de douane, la BAD pointe du doigt le paradoxe africain. « Certes, le Maroc a fortement abaissé ses droits de douane ces dernières années sur les produits en provenance d’Afrique subsaharienne (-78 %, soit 39 points de pourcentage de moins depuis 1993). Mais cette baisse ne s’est pas traduite par une hausse de ses exportations vers cette région », note l’analyse de la Banque africaine de développement.
Dans le document la BAD recommande au Maroc de renégocier à la baisse les droits de douane pour stimuler les échanges commerciaux avec l’Afrique subsaharienne.
Selon les projections, baisser de moitié ces tarifs douaniers entrainerait une hausse de 20 % des importations en provenance d’Afrique subsaharienne, fait observer la BAD.
A titre indicatif, réduire de moitié les droits de douane pratiqués par la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), principal partenaire économique du Maroc en Afrique, entraînerait une hausse de 5% environ des exportations du Royaume, indique la banque.
Structurée en sept chapitres, cette nouvelle publication fait suite à un premier volume également consacré à l’impact de la politique tarifaire du Maroc, mais cette fois au plan de sa compétitivité.