Travail: Quand le voile devient un obstacle …

Dans un Maroc qui se développe et qui se modernise, dans un pays qui prône la similitude des chances et l’égalité des opportunités, la discrimination et la ségrégation restent toujours omniprésentes dans le monde du travail. En effet, plusieurs salariées ont été exclues des postes de front office et se sont retrouvées sans travail, non pour leur incompétence ou leur inefficacité, mais plutôt pour leur apparence vestimentaire : Le voile, sachant que le règlement intérieur de la société ne le dicte pas.

Le problème de voile ne date pas de très longtemps, cela remonte à quelques années seulement que les entreprises ont décidé d’instaurer cette politique, en prétendant que ça touche la rentabilité de la firme, et s’oppose à leurs valeurs. Ce désastre est dû en premier lieu à la mutation qu’a connue la société définie par un islamisme plus ou moins radical. Alors pour ne pas être une cible des médias, et éviter toute complication imprévue, les recruteurs pendant les entretiens d’embauche, écartent les jeunes femmes voilées en prenant comme raison des prétextes purement professionnels.

Cette situation ne s’est aggravée qu’après les attentats de Mai 2003, les entreprises ont poussé leurs salariées à ôter leur voile pour garder leurs postes, et en cas de refus, elles étaient jetées en dehors de la firme pour voir leur carrière s’écrouler pour des raisons banales et insignifiantes. D’après plusieurs témoignages de ces victimes, le sérieux et les compétences ne sont plus les seuls critères demandés pour décrocher un bon poste, le physique et l’aspect vestimentaire s’y mêlent aussi, surtout que nous sommes dans un pays dit de confession musulmane, et qu’aucune loi n’interdit de recruter des employées voilées.

De l’autre côté, les entreprises se défendent en assurant qu’aucun responsable ne pourrait interdire ses employés de pratiquer leur religion et de la respecter scrupuleusement et que seuls les comportements des salariés et leurs compétences peuvent décider de leur sort au sein de l’entreprise, ainsi qu’aucun licenciement n’est toléré tant que ceux-ci ne brouillent pas la bonne marche et la progression de l’établissement. Nonobstant, ce fléau est tellement embarrassant qu’ils n’osent pas le crier haut et fort dans le monde professionnel, et préfèrent ne pas s’afficher en le gardant en secret.

Ces entreprises qui cherchent à visualiser la meilleure image possible au monde extérieur, écartent les salariées voilées en prétendant que leur présence pourrait faire éloigner la clientèle, surtout dans les métiers qui nécessitent un contact direct avec eux.

Ces derniers jours, une grande part des entreprises embauchent plus les jeunes femmes pour leur physique et leur aspect vestimentaire plus que leurs compétences ou leurs expériences antérieures. Jusqu’à quand ces victimes de discrimination continueront à supporter et à tolérer de telles attitudes illégales ?

Dounia Zekraoui