Afrique : Freiner l’endettement pour assurer le service de la dette
Si l’Afrique veut maintenir sa croissance, elle doit limiter son endettement a afin de pouvoir assurer le service de sa dette, a suggéré l’économiste en chef de la Banque mondiale (BM) pour l’Afrique, Albert Zeufack.
Lors de la publication de la dernière édition d’Africa’s Pulse, un rapport semestriel de la BM qui analyse l’état des économies africaines, Zeufack a invité les pays africains à freiner leurs niveaux d’endettement pour pouvoir assurer le service de la dette.
Selon les explications d’Albert Zeufack, depuis 2014, de nombreux pays africains ont multiplié leurs dettes par trois et leur taux d’endettement a été accéléré surtout avec la baisse des prix de leurs matières premières. Cette augmentation accrue du taux d’endettement, expose l’Afrique à de gros risques, a-t-il souligné.
Zeufack a fait remarquer que de nombreux pays sont passés de faible risque à un taux modéré. Selon ses analyses, lorsqu’on accroit la dette dans un environnement où les recettes augmentent, cela ne menace pas la soutenabilité. Mais, quand on ne peut pas compter sur l’aide publique et que les pays n’arrivent pas encore à s’organiser pour lever suffisamment de taxes en interne pour financer leurs propres investissements, cela hausse le risque.
Les pays se doivent de freiner leur endettement, surtout qu’on n’arrive pas encore à mettre en place des mécanismes de mobilisation des recettes et des ressources domestiques pour pouvoir assurer le service de la dette, a recommandé cet officiel de la banque mondiale.
Il a souhaité que les taxes collectées ne soient pas orientées à payer les dettes. Cette situation empêche les pays africains à investir dans l’éducation, les infrastructures et de créer des emplois, a-t-il ajouté.
Au-delà de 70% du Produit intérieur brut (PIB) du pays, la dette devient à haut risque, a prévenu Zeufack.