Zimbabwe: Extension de la durée de bail de 5 à 99 ans pour les fermiers blancs
La durée du bail des terres agricoles détenue par les fermiers blancs épargnés par la réforme agraire au Zimbabwe passe de 5 à 99 ans, stipule une récente circulaire signée par le ministère des terres.
Le ministère zimbabwéen des Terres a décidé cette extension pour adoucir les effets de la réforme agraire controversée de l’ancien président Robert Mugabe, qui a plongé le pays dans une grave crise économique.
« Tous les fermiers blancs doivent recevoir un bail de 99 ans au lieu de 5 ans », lit-on dans cette circulaire.
Ben Gilpin, directeur du Syndicat des fermiers (CFU), a réagi avec prudence à la nouvelle circulaire. « Nous avons vu la lettre et nous avons demandé des clarifications », a déclaré Ben Gilpin, ajoutant que « des gens se sont rendus dans plusieurs bureaux et n’ont pas toujours obtenu la même réponse ».
Il est à rappelé que des milliers de fermiers blancs ont été expulsés manu militari de leurs terres au début des années 2000 au profit de fermiers noirs, sur ordre du gouvernement de Robert Mugabe alors au pouvoir.
Cette initiative avait pour objectif affiché de corriger les inégalités héritées de la colonisation britannique. Mais, mal organisé, ce remembrement s’est fait au profit de proches du régime et de fermiers sans équipement ni formation, provoquant un effondrement brutal de la production, a-t-on constaté sur place. Cette réforme a plongé toute l’économie du pays dans une crise catastrophique dont il ne s’est toujours pas remis.
Le nouveau président zimbabwéen, Emmerson Mnangagwa, qui a succédé à Robert Mugabe en novembre dernier, s’est engagé à relancer l’économie. En décembre, il a ordonné l’évacuation des fermes occupées illégalement et la restitution, hautement symbolique, des terres confisquées à des fermiers blancs.
Selon les statistiques avancées par le CFU, le Zimbabwe compte actuellement quelque 200 fermiers blancs en activité.