L’inflation en Tunisie caracole à 7,6 % en mars
La reprise de l’économie tunisienne est freinée par l’inflation qui a atteint en mars dernier, un nouveau pic dans la hausse des prix de 7,6 %, soit un demi-point supplémentaire par rapport au mois de février.
Cette spirale inflationniste touche plusieurs secteurs. En premier lieu, c’est l’alimentation qui continue de grimper, en hausse d’un point par rapport aux statistiques de février, atteignant + 8,7 %. L’habillement affiche aussi une hausse de + 8 %. Sur un an, le secteur du transport affiche une hausse à deux chiffres, 10 %. Des estimations prévisionnelles évoquent un taux moyen d’inflation de 7,2 % pour cette année 2018.
Le dinar a lourdement chuté. Un euro s’échange pour trois dinars depuis le mois de décembre et la Banque centrale tunisienne (BCT) n’a pas les moyens de le défendre, faute de réserves en devises suffisantes.
Son stock n’était au 5 avril, que de 76 jours malgré un virement du Fonds monétaire international (FMI) effectué fin mars. L’orthodoxie recommande trois mois.
Afin de rendre la Tunisie plus compétitive, l’institution de Bretton Woods a recommandé de laisser filer la monnaie un peu plus (entre 10 et 20 %). Le seul levier sur lequel la BCT peut agir (à moyen terme, pas avant 2019) est le prix de l’argent.
L’économie tunisienne retient son souffle avec un chômage en hausse de 15,5 % au niveau national, une balance commerciale structurellement déficitaire, un endettement qui avoisine les 70 % du PIB, autant d’indicateurs des finances publiques qui inquiètent les bailleurs de fonds internationaux.