Le Congo-Brazzaville s’engage dans des négociations de sa dette
Les négociations que le Congo-Brazzaville a entamées sur sa dette, avec ses créanciers internationaux et ceux de la sous-région CEMAC, risquent d’être difficiles, à l’heure où l’agence de notation S&P Global Ratings a baissé la note sur la dette à court et long termes de ce pays d’Afrique centrale.
S&P Global Ratings, connue sous l’ancienne appellation Standard and Poor’s, a dégradé la note souveraine du pays de Sassou Nguesso, en lui collant des notes CCC+ et C+ sur sa dette à court et à long terme, autrement dit une dette à «risques élevés» de non-remboursement.
«Après une forte contraction cette année, nous prévoyons que le pays restera en récession en 2021 alors que les dommages causés par la crise sanitaire actuelle sur le secteur non pétrolier persistent et ne sont pas entièrement compensés par une légère augmentation de la production et des prix du pétrole», relèvent les analystes de S&P Global Ratings.
Cette nouvelle note, estime-t-on, rendra difficiles les discussions que Brazzaville mène actuellement avec ses créanciers commerciaux, aussi bien au niveau de la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (CEMAC) que parmi les géants mondiaux du trading pétrolier.
En décembre 2019, le FMI a suspendu des discussions avec le Congo, en attendant la mise en œuvre d’un programme de réformes économiques, car il voulait avoir une idée précise sur la dette due aux traders.
S&P Global Ratings est la deuxième agence de notation à qualifier la dette du Congo de risquée. Début juin 2020, Moody’s avait déjà dégradé la note du pays à ultra spéculative.
Devant cette situation assez inconfortable, le gouvernement congolais est appelé à renforcer sa capacité à mobiliser des ressources en interne, pour espérer sortir de ce gouffre avec le moindre dégât.