Oxfam inquiète au sujet des prêts relatifs au financement climatique
L’ONG internationale Oxfam, dans son rapport « Climate Finance Shadow Report 2020 », dénonce l’usage excessif de prêts dans le financement climatique. Selon Oxfam, près de 80% de la finance climat alloués aux pays pauvres par les pays riches sont sous forme de prêt, dont une partie aux taux du marché. Ce rapport indique que moins de 20% vont aux pays les plus pauvres, et encore moins (1 %) aux Etats insulaires.
«L’usage excessif de prêts et de provisions de financements non concessionnels sous la bannière de l’assistance climatique est un scandale ignoré», s’est indignée l’ONG.
Ce rapport révèle que «les pays riches ont consacré 59,5 milliards $ à l’action climatique des pays pauvres entre 2017 et 2018. Un montant supérieur de 33 % à celui alloué en 2015-2016, mais largement en deçà des 100 milliards $ par an auxquels se sont engagés les pays riches».
Des 59,5 milliards $, détaille le document, seuls 12,5 milliards $ étaient sous forme de subventions. «22 milliards $ ont été octroyés sous forme de prêts aux taux plus bas que ceux du marché et environ 24 milliards $ ont été prêtés aux taux standards appliqués sur le marché», poursuit le rapport.
Cette forte prévalence de prêts dans la finance climatique pourrait être ralentie en raison de l’impact de la covid-19 sur la capacité des pays pauvres à contracter des prêts, estime l’organisation.
La France et le Japon sont les pays qui enregistrent le plus grand déséquilibre subvention-prêt avec seulement 3% de financement climatique alloué sous forme de subvention, fait noter Tracy Carty, l’un des auteurs du rapport. Ces deux pays ont également respectivement fourni 24% et 16% de leurs financements sous forme de prêts non concessionnels. Ce type de prêt a constitué 55% et 22% du financement climatique alloué par l’Espagne et l’Allemagne aux pays pauvres, précise Tracy Carty.
Les pays ayant les meilleures pratiques en matière de financement climatique aux pays pauvres d’après ce rapport sont l’Australie, les Pays-Bas, la Suède et la Suisse, dont presque 100 % du financement climatique est octroyé sous forme de subventions.