Le Management Artistique Au Maroc
Derrière le record, la vente des 60 millions exemplaires du «Thriller », les splendeurs concerts de Michael Jackson il y avait une belle voix et un respectueux talent mais, il y avait aussi un homme un soldat secret … derrière l’incomparable carrière des Dream Theater et l’incontournable succès de Whitney Houston il y avait une voix de rock et des paroles de chansons ensorcelantes …
mais il y avait aussi un homme un soldat secret … et derrière le live earth le concert de 10 Millions de spectateurs il y a sûrement une participation marquante des plus grandes célébrités mais, il y avait aussi un homme un soldat secret … Derrière les méprisables spectacles de la scène marocaine, derrière ces très beaux talents qui s’enflamment sur une scène et disparaissent après, à tout jamais, derrière ces médiocres ventes que réalisent de respectueux albums de la chanson marocaine … il y a sûrement une absence de l’homme, du soldat secret : le Manager artistique, l’homme qui valorise le talent et sent vers où l’orienter, l’homme qui crée la célébrité et favorise sa gloire l’homme dont dépend la carrière de tout artiste.
Le management artistique est plus qu’une simple profession de gestion. Le manager doit jouir de maintes qualités, d’une large expérience et d’un niveau culturel élevé (dans les divers domaines et notamment dans ceux artistiques, musicaux, de commercialisation, de gestion, voire même financiers et juridiques …).C’est la seule branche du management ou le Manager doit jouir de non seulement une bonne formation mais aussi de talent au niveau de la communication et du relationnel. Il paraît amusant mais, un sens artistique distingué n’est pas donné à tout le monde… le manager doit être capable de propulser l’artiste vers la célébrité mais d’éviter aussi de le conduire à l’échec, la profession du management artistique ne requière ni licences ni conditions préservant les droits de l’artiste, semblablement à celles en vigueur dans certains pays comme c’est le cas dans les Etats-Unis de l’Amérique (l’état de la Californie) qui n’autorisent qu’aux accrédités par la loi d’exercer le management des artistes. Quand nous sommes allées à la rencontre de Hicham El KABBEJ (voir interview) pour nous parler de ce domaine qui nous paraissait au début vague … Hicham nous a révélé, parlant du parcours à suivre pour devenir manager artistique «Tout est question de passion, confiance et relationnel… Passion pour croire en ce qu’on offre et savoir comment le présenter, Confiance en ce qui concerne l’adhésion de son équipe à une stratégie ou une décision et Relationnel pour l’aptitude à communiquer et se créer un réseau ».
L’Art et le management artistique sont très dépendants l’un de l’autre, le succès d’un artiste même s’il ne l’avoue dans la majorité des cas, reflète une bonne gestion managériale, reflète aussi l’existence d’un manager compétant ce qui implique qu’une scène artistique inconditionnée, une carrière qui connait plusieurs échecs … reflète sûrement l’absence de la bonne gestion managériale, l’absence du management artistique. C’est bien ce qui se passe au Maroc, dans ce pays le système managérial artistique est faible et peu de cadres qualifiés sont intéressés par ce domaine. Le Magazine du Manager est sorti sur terrain vous collecter des témoignages, auprès de personnes qui ont une relation avec le domaine et ceux étaient les plus intéressants.
Abdalilah Hmimid : (L’espoir de la scène théâtrale Marocaine)
Etudiant en 3éme année à l’ENCG-Tanger, ex-président du club Espaces théâtre management, théâtral talentueux, à 21ans il a déjà marqué sa présence sur les scènes universitaires les plus importantes celles d’Agadir, Casablanca, Oujda, Marrakech et évidemment celle de Tanger, le FNTUT, dont il participe, cela fait trois Éditions, à son organisation, présences significatives évidemment puisqu’avec sa troupe qui devient l’incontournable à chaque rendez-vous, est arrivé à réaliser un respectueux palmarès le prix spécial de jury et le Prix d’homogénéité au festival du théâtre universitaire de Tanger le prix de la meilleure scénographie festivale du théâtre universitaire Oujda le prix de la meilleure scénographie encore à Marrakech et à Agadir.
Quand nous sommes allées à sa rencontre à la ville du détroit, parlant du management artistique au Maroc Hmimid nous a révélé que « même autant qu’étudiant de commerce et de gestion, ça m’intéresse vraiment de travailler dans la gestion des institutions culturelles, l’organisation des festivals et la production artistique puisque c’est un domaine qui nécessite, si vous voulez, une double formation. La formation de commerce et de gestion que j’acquiers aujourd’hui même à l’ENCG et la formation au niveau artistique que je suis entrain de développer à l’ENCG même grâce au parascolaire. Pour moi le management artistique est un métier que je vise sérieusement, si vous le voulez, j’ai bien commencé par un stage au théâtre Mohammed V ça m’a permis d’abord de voir de prêt comment ça se passe dans la production des spectacles, ça m’a aussi permis de cerner le problème et les failles qui existent sur la scène marocaine » quand Le Magazine du Manager a demandé à Abdou de nous parler un peu sur ce diagnostic un peu initial de la situation de la scène marocaine; Abdou nous répond que « le problème qui existe, c’est qu’on ne réalise pas d’étude de marché pour segmenter les spectateurs, si cela avait lieu nous n’aurons jamais eu de salle mi-vide ou parfois plus et s’il n’y a pas d’étude de marché c’est qu’il n’y a pas de vrai gestionnaire dans ce domaine, qui est le théâtre, on a besoin de séminaire, de conférence, de rencontre artiste gestionnaire, on doit encourager le futur manager à joindre ce domaine.» cette faille, il n’est pas le seul à la détecter, Monsieur Saïd Bahadi (directeur du département artistique au théâtre Mohammed V) partage le même avis, nous avons besoin d’étude de marché rien ne doit se faire aléatoirement.
Youssef TheRapar :
A 18ans le jeune Youssef gère déjà un site web qui compte plus de 8000 visites/jours le rapthenet, le « Arabic Rap NetWork » comme il le décrit, est destiné à publier les nouveaux tubes raps du monde arabe. Encore jeune comme déjà mentionné, il a déjà un très bon carnet de contacts. Son site compte un lieu de rencontres entre les rappeurs les futurs talents et les managers … quand nous sommes allées à sa rencontre pour voir ce qu’il pense du management artistique au Maroc, Youssef nous révèle que « avoir un manager professionnel pour gérer sa carrière artistique cela crée une différence cela aide l’artiste, je connais plusieurs artistes, dans le domaine du rap évidemment, qui n’ont pas, ou n’arrivent pas à trouver un manager. Ces jeunes artistes sont « les nouveaux » du domaine et donc à part chanter et composer c’est rare qu’ils aient une idée sur les autres choses. C’est pour ça que généralement la flamme de leurs talents s’éteint contrairement à d’autres artistes qui ont eu la chance de rencontrer le bon manager »
Ayman Lghanami « Quand on ne trouve pas de manager on en devient un »
Ayman Lghanami, 3éme année commerce et gestion, un vrai fan du gangsta rap et du hardcore, encore nouveau, mais déjà deux tubes. Lui avant même de ne pas trouver le manager il décide d’intégrer une école de gestion et d’en devenir un.
Quand on l’a contacté afin qu’il nous parle un peu de son expérience et du mangement artistique au Maroc, Ayman nous répond « on n’a pas du vrai management artistique au Maroc, rares sont les artistes qui font appel à un professionnel, c’est toujours un de leurs proches qui se charge de cette mission et qui joue ou interprète plutôt le rôle du vrai manager. Le problème c’est qu’on n’est pas encore conscient de l’importance du manager artistique, cette discipline il faut qu’elle se développe car, un artiste qui a un manager pourra mieux se concentrer sur l’important ce qui est la composition et le chant et l’enregistrement. Moi si j’ai de la chance j’aimerais bien prendre le risque de me jeter dans une telle expérience j’ai la formation nécessaire j’ai le talent qui se combine avec … »
Le cas d’Ayman et Hmimid les deux étudiants futurs managers est exceptionnel, puisque dans nos rencontres avec les étudiants de management rares sont ceux qui ont exprimé la volonté d’intégrer ce domaine, c’est un risque que peu peuvent prendre. Pour mieux préciser sur 100 étudiants de commerce et de gestion à qui on a posé la question de « Est-ce que vous envisagez de vous orienter vers le management artistique après avoir fini vos études en management ? » 12% seulement ont été ceux qui ont répondu « pour », 40% ont exprimé de l’intérêt vers le domaine mais une incapacité de prendre le risque les autres, leur refus était clair.