Le Soudan pratiquement en état de « faillite »
A ce jour, le Soudan se retrouve virtuellement en faillite avec une dette de 60 milliards de dollars équivalent à 30 mois de son PIB.
Face à une inflation record de 300%, le Soudan a choisi de dévaluer sa monnaie, la livre soudanaise (£SD) de 85%, fin février dernier, dans l’espoir de parvenir à combler la différence très profonde entre le cours officiel de sa monnaie et celui du marché noir.
Le gouvernement, du premier ministre Abdallah Hamdok, voit son objectif de mobiliser 5 milliards de dollars sur deux ans largement compromis par la défiance des investisseurs et l’absence d’un programme de relance robuste.
De ce fait, la tentation de coupes budgétaires et de la chasse aux subventions, notamment celles sur le carburant, peut s’avérer une issue de secours qu’il faudrait toutefois emprunter en tenant compte des conséquences sociales de telles mesures, estiment les observateurs.
Confronté à un déficit budgétaire de 6,9%, ce pays pétrolier d’Afrique du nord n’a guère de marge de manœuvres. Dans ce contexte tendu, les regards sont désormais tournés vers le Fonds monétaire international (FMI) qui pourrait aller à la rescousse de Khartoum, maintenant que le Soudan a été retiré de la liste américaine des pays soutenant le terrorisme.
L’autre solution reste de se tourner vers les alliés de toujours que sont l’Arabie Saoudite et l’Egypte. Ces pays pourront venir en aide au Soudan qui est un précieux partenaire dans le contexte du Moyen-Orient pour le premier et dans la bataille contre l’Ethiopie, pour les eaux du Nil pour le second.
Le 6 mars dernier, le président Egyptien Abdel-Fattah al-Sissi avait effectué une visite à Khartoum pour booster les relations entre les deux pays.