La production et la consommation d’énergie vont émettre plus de gaz à effet de serre en 2021 (AIE)
Les émissions de gaz à effet de serre liées à la production et à la consommation d’énergie vont connaitre un rebond de 4,8% en 2021, après un repli historique de 5,8% en 2020 lié à la pandémie et ses mesures de confinement.
C’est l’alerte donnée par l’Agence internationale de l’énergie (AIE). Les émissions liées à l’énergie devraient rebondir au point de frôler en 2021 leur sommet d’avant-Covid-19, du fait de la reprise de la demande mondiale pour tous les combustibles fossiles et notamment la résurgence du charbon, estime l’AIE.
Ces émissions, qui représentent environ 75% du total mondial tous secteurs confondus, devraient connaître une augmentation de 1,5 milliard de tonnes, pour s’établir à 33 milliards de tonnes. «Ce serait la 2ème plus forte hausse annuelle jamais enregistrée pour ces émissions à l’origine du réchauffement planétaire, après le rebond post-crise financière en 2010», avertit l’AIE.
«Voilà un sombre avertissement, qui montre que la reprise économique après la crise du Covid est à ce jour tout sauf soutenable pour notre climat», a déclaré le directeur de l’AIE, Fatih Birol, cité dans un communiqué.
«A moins que les gouvernements n’agissent rapidement pour commencer à réduire les émissions, il est probable que nous affrontions une situation pire encore en 2022», a-t-il prévenu.
Il estime que «le Sommet sur le climat, organisé par le président américain Joe Biden cette semaine est un moment critique pour s’engager à des actions claires et immédiates avant la COP26 de Glasgow».
Dans ses projections, l’AIE rapporte que toutes les énergies fossiles devraient voir leur demande augmenter « significativement » en 2021, et notablement le charbon, le plus émetteur de tous, dans les pays émergents.
La demande de charbon devrait croître de 4,5%, dépassant son niveau de 2019 pour approcher ses sommets de 2014. Sa croissance, tirée par le secteur électrique, devrait être de 60% supérieure à celle des renouvelables, qui pourtant se développent aussi.
Globalement l’agence conclut que les émissions totales liées à l’énergie en 2021 finiraient tout juste à 1,2% sous le niveau de 2019.