Le Parlement de la CEDEAO déplore les difficultés d’accès à l’énergie de plus de la moitié des 340 millions d’habitants de la région
L’Afrique de l’ouest est assise sur une mine d’or énergétique sous-exploitée. C’est le principal enseignement d’une série de communications suivies ces derniers jours par les députés communautaires autour des défis énergétiques dans leur sous-région.
Les députés de la CEDEAO s’imprègnent depuis le 10 août 2021 des détails du ‘Plan directeur de la CEDEAO pour le développement des moyens régionaux de production et de transport d’énergie électrique pour la période 2019-2033’. Cette imprégnation intervient dans le cadre d’une réunion délocalisée du Parlement sous-régional à Abidjan (en Côte d’Ivoire).
«Seulement environ 42% des plus de 340 millions de personnes vivant dans la région ont accès à l’électricité», s’alarment des travaux d’experts sur le sujet.
Pourtant, des inventaires scientifiques dans l’Ouest du continent démontrent que cette zone dispose «d’environ un tiers des ressources pétrolières et gazières du continent africain. Avec un potentiel hydroélectrique estimé à 25.000 MW, dont seulement 16% sont exploités. La région est également l’une des plus ensoleillées du monde, avec un potentiel de 5 à 6 KWh/m²/jour».
Les mêmes études et travaux scientifiques ont mis en lumière les causes de cette sous-exploitation et non-exploitation optimale de ces immenses ressources énergétiques.
Entre autres «une mauvaise répartition et une sous-exploitation des ressources énergétiques, des moyens de production et de transport de l’énergie insuffisants et vétustes pour ceux qui existent».
Face à cette situation, et compte tenu des énormes défis auxquels le secteur est confronté, un expert commis par la CEDEAO, Dominic Azimbe Azumah, a vivement recommandé aux députés communautaires «d’assurer des changements structurels dans la façon dont l’énergie est produite et consommée, afin d’assurer la sécurité énergétique et de réduire les émissions de gaz à effet de serre». «Les députés communautaires disposent de tous les moyens de pression nécessaires pour faire avancer les objectifs d’efficacité énergétique», a notamment mis en exergue Dominic Azimbe Azumah.
Par ailleurs, ce fin connaisseur de la CEDEAO a exhorté les membres du Parlement régional à «s’engager résolument à initier une ambitieuse campagne d’électrification rurale pour fournir de l’électricité et d’autres infrastructures énergétiques dans les zones rurales défavorisées» de l’espace régional composé de 15 Etats membres.
Le ‘Plan directeur de la CEDEAO pour le développement des moyens régionaux de production et de transport d’énergie électrique’ est mis en œuvre par le WAPP/EEEOA, une institution spécialisée de la CEDEAO, dont la mission est de promouvoir et développer les infrastructures de production et de transport d’énergie électrique, et aussi d’assurer la coordination des échanges d’énergie électrique entre les Etats membres de la Communauté.