La Banque mondiale met fin à la version classique de son rapport «Ease of Doing Business»
La Banque mondiale a annoncé jeudi dans un communiqué, sa décision de ne plus publier son rapport Doing Business, suite à la publication des conclusions d’une enquête sur des manquements graves révélés dans les données des éditions 2018 et 2020, des irrégularités qui avaient entraîné un tollé mondial.
«La confiance dans les travaux de recherche du Groupe de la Banque mondiale est d’une importance capitale. Ces travaux guident les actions des décideurs politiques, aident les pays à prendre des décisions mieux éclairées et permettent aux parties prenantes de mesurer les progrès économiques et sociaux avec plus de précision», a indiqué la Banque mondiale dans son communiqué.
Elle a ajouté qu’«après avoir examiné toutes les informations disponibles à ce jour sur le rapport Doing Business, y compris les conclusions d’examens et audits antérieurs et le rapport rendu public aujourd’hui par la Banque au nom du conseil des administrateurs, la direction du Groupe de la Banque mondiale a pris la décision de mettre un terme à la publication du rapport Doing Business».
L’enquête a révélé que plusieurs membres de la Banque mondiale auraient subi des pressions dans le but de manipuler les données utilisées dans ce rapport qui permet de mettre en lumière les efforts réalisés par les Etats dans le domaine du climat des affaires et des investissements. Des pressions qui seraient essentiellement exercées par la Chine, l’Arabie Saoudite, les Emirats arabes unis et l’Azerbaïdjan pour améliorer leur classement mondial.
De hauts cadres de l’équipe de l’ancien président du groupe de la Banque mondiale, Jim Yong Kim qui avait démissionné de son poste 3 ans avant la fin de son mandat, avaient été impliqués dans cette affaire.
«A l’avenir, nous nous emploierons à élaborer une nouvelle approche pour évaluer le climat des affaires et de l’investissement», peut-on également lire dans le communiqué.
Plusieurs économistes au sein même de la Banque mondiale avaient déjà remis en cause l’intégrité du rapport Doing Business, notamment concernant les méthodes de calculs utilisées.