La déforestation en Centrafrique met en péril la pharmacopée
La région centrafricaine de Mbata connue pour ses ressources forestières est aujourd’hui en proie à une déforestation accrue, ce qui constitue une vraie menace pour la médecine traditionnelle.
Avec un taux de pauvreté élevé, la population de Mbata ne dispose pas de moyens pour s’acheter des médicaments pharmaceutiques ou se faire soigner convenablement dans les hôpitaux. Elle se donne aux traitements basés sur des racines, des feuilles et des écorces d’arbres.
Mais la région située au sud de la Centrafrique, connaît une vague de déforestation, causée essentiellement par des sociétés d’exploitation du bois de forêt. La zone est également en proie aux abattages clandestins des arbres, décimant au passage, les plantes médicales.
«Vous savez que la forêt regorge d’une pharmacie, avec les ressources que nous pouvons soutirer de la forêt, on peut avoir des médicaments, la forêt est la base de tout. Notre regret, c’est que les sociétés, nos parents, qui font les sciages artisanaux, sont à l’origine de la déforestation», déplore Odyssin Okaboubka, spécialiste de la pharmacopée et maire de la commune de Mbata.
Pour les habitants la déforestation engendre le changement climatique qui nuit à leur région. «La conséquence sur la population, c’est la sécheresse, c’est le changement climatique, ce qui fait que ce n’est plus comme avant», fait observer Joseph De-Pesquinou, responsable local de la protection de l’environnement.
En Centrafrique, plusieurs manifestations ont lieu régulièrement contre l’exploitation forestière abusive et le pays célèbre chaque année la Journée nationale de l’arbre, mais cela n’a pas eu les résultats escomptés.