Algérie : L’APN et le trésor public
Le Conseil des ministres a annoncé dans un communiqué rendu public mardi dernier l’augmentation du nombre de sièges à l’Assemblée Populaire Nationale(APN) pour assurer une meilleure représentativité de la population en pleine croissance.
L’APN comptera désormais 462 sièges, soit 73 sièges de plus que les 389 précédents. Cette augmentation ne manquera pas de se faire sentir sur le budget de l’institution déjà réputé pour le poids qu’il exerce sur le Trésor public. L’ensemble des charges entre les salaires, les indemnités, les véhicules, les hébergements et les primes fixent le budget annuel accordé à l’APN actuellement à plus de 65 millions de dollars US.
Les détracteurs de cet élargissement de l’APN rappellent que plusieurs membres de l’assemblée nationale brillent par leur absentéisme lors des débats et des séances de questions orales, limitant leur action à des votes des projets de loi présentés par l’Exécutif.
Le poste de député, considéré par beaucoup désormais, grâce aux multiples avantages qu’il offre, comme un moyen simple et rapide de gagner sa vie, risque d’être dorénavant encore plus disputé que par le passé.
Politiciens amateurs en quête de leur premier mandat ou députés aguerris briguant pour certains un troisième mandat, la tendance semble être à l’appât du gain plutôt qu’au devoir civique. Pour preuve, le bilan de la législature sortante qui n’a à son actif que l’instauration d’une seule commission d’enquêtes sur la flambée des prix de l’huile et du sucre après les émeutes que le sujet avait suscité en début d’année dernière.