Algérie : Le transport privé, situation préoccupante
Les transporteurs privés de voyageurs vont droit dans le mur. C’est en substance le message qu’a tenu à faire passer dans un communiqué publié hier dimanche 19 février 2012 par l’Organisation Nationale des Transporteurs Algériens(ONTA).
Dans cette missive rédigée principalement à l’attention d’Amar Tou, le ministre algérien des Transports, l’organisation dresse un tableau des plus sombres de l’activité. En à peine deux ans, entre 2009 et 2011, 15 000 transporteurs ont déclaré faillite et cessé toute activité, 11 000 autres ont été contraint à se séparer de leurs chauffeurs et des centaines de bus ont été vendus aux enchères.
Cette crise est aggravée par les taxis clandestins estimés à 30 000, qui ne paient aucune taxe, et responsables en grande partie selon l’ONTA, avec en plus l’absence de plans de transport et de structures de coordination, des difficultés de circulation. Les conséquences de cette dégradation de la situation des transports privés se font ressentir bien évidemment sur les personnes qui vivent de cette activité, que l’ONTA estime à 1.5 million, mais également sur les voyageurs puisque les transporteurs privés prennent en charge 95% d’entre eux contre 5% pour le secteur public. En plus d’attirer l’attention des pouvoirs publics sur cette situation préoccupante, le communiqué de l’ONTA dénonce également les avantages dont bénéficient les entreprises publiques de transport qui ont droit à des lignes et des stations exclusives et peuvent compter sur le Trésor public pour le remboursement de leurs déficits publics.
L’ONTA espère dans son communiqué une réaction rapide des autorités et parmi ses recommandations propose notamment l’installation de commissions de coordination, par region, pour l’exploitation rationnelle des réseaux de transport terrestres.