Algérie: Incertitudes sur l’avenir de l’usine de Renault
La décision il y a près de deux semaines du groupe français PSA Peugeot Citroën de supprimer 8 000 emplois d’ici 2014 a fait naître chez les opérateurs économiques algériens l’idée que la direction de Renault pourrait revoir son projet de fabrication de voitures dans le pays.
Ce sentiment est renforcé par le peu de précisions apportées sur la question par le ministre français des Affaires étrangères Laurent Fabius lors de sa visite à Alger à la mi-juillet. L’usine que Renault a l’intention d’implanter en Algérie devrait se situer dans l’ouest algérien, à Oran ou Mostaganem, plutôt que dans la zone franche de Bellara, à l’Est d’Alger, initialement prévue. Selon les conventions de départ, Renault devrait en être l’actionnaire principal à hauteur de 49% aux côtés du FNI (Fonds National d’Investissement) algérien, 35%, et la SNVI (Société Nationale des Véhicules Industriels), 16%. Sa production devrait s’élever à son lancement à 25 000 véhicules par an pour atteindre à terme le chiffre de 125 000 véhicules. Les avis en Algérie sur l’abandon du projet par Renault sont très partagés. Ceux qui adhèrent à cette hypothèse se basent sur les déclarations du ministère français des Affaires étrangères de « réévaluation de l’investissement ». Ces déclarations sont à prendre très au sérieux étant donné que l’Etat français est actionnaire de Renault.
Les adversaires de cette idée se basent pour leur part sur l’hypothèse que Renault ne souhaiterait nullement un conflit avec l’Algérie qui, à la fin du premier semestre de l’année en cours, est passé du 13ème rang au 6ème rang des marchés du groupe grâce à une augmentation des ventes de 50.5%.