Maroc: qui sont les champions de la gouvernance publique ?
L’on parle très peu d’eux, préférant se focaliser sur ceux qui sont épinglés par la cour des comptes pour mauvaise gestion, voire malversations. C’est bien connu, le public ne s’intéresse qu’aux trains qui ne sont pas à l’heure. Pourtant, plusieurs établissements publics marocains ont réussi à se faire bien voir du gendarme de la gouvernance qu’est la cour des comptes.
Au rang des bons élèves, l’on note ainsi la présence de la Marocaine des Jeux et des Sports (MDJS), qui se serait conformée « à 90% » aux procédures et recommandations de la cour des comptes selon le rapport relatif à l’année 2010 de cette dernière. La loterie sportive avait bien besoin de cela après avoir traversé une zone de turbulences sous l’ancienne direction qui a précédé l’arrivée du jeune quadra Younès El Mechrafi, en 2009. Ce dernier, spécialiste de l’organisation et des systèmes d’information, qui est passé à la fois par le secteur privé- il a dirigé une importante SSII filiale du groupe ONA – mais également par la haute administration publique – il a été conseiller du ministre de la justice en charge des projets de modernisation financés par l’Union européenne et la Banque Mondiale- a permis à la MDJS de se hisser au panthéon des entreprises publiques les plus transparentes et intègres du Royaume. Le secret de cette métamorphose réside dans la mise en place d’une gouvernance saine basée sur l’élaboration d’un plan stratégique, une nouvelle organisation supportant la stratégie de l’entreprise ainsi que sur la création d’ instances d’audit, de contrôle de gestion et de pilotage de la performance.
Reste donc à l’exécutif à imaginer une forme d’amélioration de la gouvernance qui ne pénalise pas l’ensemble de l’économie marocaine. Pourquoi ne pas demander aux dirigeants des établissements publics champions de gouvernance de constituer un « comité d’exemplarité » afin de partager avec leurs collègues leurs recettes ?
