Tunisie: Des économistes s’interrogent sur la gestion du gouvernement
Au contraire, elles ne font que faire planer des incertitudes sur les équilibres financiers. Abdeljalil Bedoui, vice-président du Mouvement des Démocrates Socialistes (MDS)et professeur d’économie, s’est concentré sur les conséquences sociales. Le citoyen tunisien est en effet la première victime des mesures d’austérité voulues par l’État pour réduire ses dépenses. Ces mesures sont d’autant plus susceptibles d’irriter la population que, dans le même temps, elle assiste à une augmentation des salaires des députés de l’ANC (Assemblée Nationale Constituante) et à des nominations dans les ministères de base qui ont des airs de récompenses pour services à certains partis. Le professeur d’économie propose des réformes plus profondes pour augmenter les revenus de l’État sans pénaliser le tunisien moyen telles que le développement du transport public en commun, la lutte contre le commerce parallèle ou encore la dynamisation de la demande intérieure.
L’universitaire Sonia Nakkâche a pour sa part dénoncé la manière religieuse du nouveau gouvernement de diriger qui met en danger les acquis économiques de la Tunisie. Elle a donné à titre d’exemple ce qu’elle qualifie de négligence dans la gestion du secteur touristique en ne la réservant qu’au seul ministère du Tourisme au lieu de tous les ministères, dont celui de l’Intérieur, étant donné l’importance que revêt l’activité pour le pays.