Décryptage : le métier de Manager est-il trop cadré ?
A l’heure où le monde semble de plus en plus affecté par la crise économique et que l’Europe voit surgir le spectre de la récession, une réflexion profonde semble être menée par les entreprises pour définir ce qui fait un « bon » manager. Après l’ère où les règles et procédures faisaient la loi, l’on sent effectivement se profiler une profonde remise en question au niveau de l’ADN du manager. Le sujet est devenu semble-til suffisamment important pour que le très respectable quotidien de centre-gauche le Monde – peu enclin d’habitude à traiter les questions managériales- lui consacre un long papier dans sa rubrique économie ,sous la plume de l’expert Jean Marc le Gall, par ailleurs professeur associé au CELSA. Pour lui, le monde du management est tout simplement en train d’évoluer d’un système extrêmement normé vers un univers où le cadre peut s’exprimer de manière plus libre, et introduire de la souplesse : « la tendance est, aujourd’hui, à la définition de systèmes plus sophistiqués, qui combinent processus et outils tels que l’évaluation ou le coaching, avec des prescriptions comportementales », affirme –t-il dans son papier. Ceci semble d’autant plus vrai dans la mesure où les entreprises, en ces temps de crise, tentent absolument d’acquérir plus de souplesse et d’adaptation, qualités qui seraient entravées par une trop grande rigueur des règles et procédures. Avec l’allongement des temps de prise de décision des clients pour cause de trésorerie sous tension, la notion même d’écart de valeur est devenue au coeur de tout acte d’achat qu’il soit B to B ou B to C, d’où la nécessité d’avoir un manager en capité de répondre de manière quasi instantanée aux attentes des clients, de peur de voir ces derniers filer vers la concurrence. Au niveau interne, cette grande souplesse peut malheureusement se traduire par une grande élasticité de la charge sur les équipes, et bouleverser ainsi les programmes personnels, ce qu’il convient également de gérer avec doigté. Le manager se trouve ainsi en première ligne pour faire vivre cette élasticité de la charge, et les méthodes traditionnelles (planning-programmation à outrance) ne semblent plus répondre efficacement à ces bouleversements dans l’offre. Dans le droit fil de cette tendance, l’on devrait ainsi voir fleurir sous peu les offres de formation et autres coaching qui promettront aux manager une organisation optimale. Reste que toutes les formations du monde ne suffiront pas à évacuer le stress généré par la contraction du business mondial. Une problématique dont la seule réponse est la croissance globale, où l’ouverture de nouveaux espaces stratégiques grâce à une stratégie d’innovation ambitieuse.