Grèce : à l’orée d’un scandale politique
Depuis fin 2011, Andreas Georgiou, le président de l’Institut grec de la statistique (ELSTAT), ainsi que 2 de ses collègues font l’objet de poursuites judiciaires pour « fausse attestation au détriment de l’Etat ». En clair, ces responsables auraient grossi le déficit budgétaire constaté par la Grèce en 2009 afin de mettre à mal le gouvernement de droite libérale sortant et, en même temps, de justifier une demande d’aide au Fonds Monétaire International (FMI). Celle-ci, contre une forte cure d’austérité. Si ces faits sont avérés après enquête, M. Georgiou pourrait faire la prison pendant 5 ans au minimum. Jusque-là, le procureur Gregoris Peponis s’est basé sur la déposition de Zoe Georganta, enseignante de statistique et ancienne employée de l’ELSTAT. Cette source a soutenu que le déficit grec réel en 2009 était de loin inférieur aux 15,6 % officiellement annoncés. Pour Mme Georganta, cela n’avait pour but que de « mettre sous état de choc l’opinion publique et de justifier la cure d’austérité infligée par la Troïka (UE-BCE-FMI) à la Grèce ». Par conséquent, l’aide budgétaire dont a bénéficié ce pays ainsi que les mesures d’austérité imposées par les bailleurs de fonds pourraient être revus au cas où ces allégations sont vérifiées. Par ailleurs, il s’agit là d’une véritable enquête à tentacules. A noter que l’ELSTAT preste sous la tutelle du ministère des Finances.
C’est donc l’argentier du gouvernement grec qui dirige cette structure. Un chemin qui mène au socialiste Georges Papakonstantinou. D’autant plus que les juges d’instruction ont instruit le parquet de déterminer d’éventuel « instigateurs moraux ». De même, au niveau du Parlement, une commission a été mise en place pour déceler d’éventuelles implications politiques.