Maroc : le procès de Gdeim Izik reprend à Rabat
Le procès de 24 accusés dans les violences de Gdeim Izik, près de la ville de Laayoune, a repris vendredi à Rabat où les inculpés risquent de lourdes peines pour avoir sauvagement assassiné 11 membres des forces de l’ordre.
Les affrontements au cours desquels ont eu lieu ces meurtres remontent au 8 novembre 2010. A cette date, les forces de l’ordre avaient procédé au démantèlement d’un campement de tentes, dressé par des habitants de Laayoune en soutien à des revendications sociales pour obtenir des logements et des emplois. Le camp avait été dressé un mois auparavant par les habitants en colère et des négociations étaient en cours avec les autorités pour parvenir à une entente. Toutefois, le maintien du campement ouvert pour les besoins d’approvisionnement, a été une occasion d’or pour les sympathisants du Polisario, le front qui lutte depuis l’Algérie pour l’indépendance du Sahara occidental. Ils ont alors investi le camp et, petit à petit, s’en sont rendu maîtres. Munis d’armes blanches et de bouteilles incendiaires, ils ont défié les forces de sécurité. Non armés parce qu’ils étaient affectés à des tâches de maintien de l’ordre, les éléments des forces de l’ordre, tous âgés entre 20 et 24 ans, ont été surpris par la violence des éléments pro-Polisario. Onze d’entre eux, parmi lesquels un jeune appartenant à la protection civile, ont été égorgés et atrocement mutilés. C’est ce qui explique la comparution des accusés devant un tribunal militaire. Le Code de justice militaire prévoit que les coupables de meurtres commis contre des membres des forces armées ou des corps assimilés, soient traduit devant une juridiction militaire.
Parmi les 24 accusés jugés, ceux qui seront reconnus coupables de meurtres de membres de la force publique et de profanation de cadavres, risquent la prison à perpétuité, voire la peine capitale.