Les chômeurs en révolte ruinent l’économie libyenne
Le Chômage fait rage en Libye. Les promesses non tenues par le gouvernement coûtent cher aux progrès fragiles du pays. Des soulèvements des chômeurs déçus ne peuvent être tus et les conséquences fâcheuses seront énormes.
Depuis ce mercredi 16 mai, le terminal pétrolier de Zueitina (870 km) à l’est de Tripoli n’est pas fonctionnel. Il est bloqué par les demandeurs d’emploi qui protestent contre le mensonge des autorités qui promettent et qui n’accomplissent pas. Cette « mauvaise nouvelle » a été livrée à l’AFP par Amor Chakmak, vice-ministre libyen. Ce nouveau sit-in qui a abouti à la fermeture du terminal pétrolier de Zueitina a débuté mercredi matin. Comme l’a indiqué M. Chakmak, ce sont des protestations des chômeurs qui avaient bénéficié d’une promesse d’embauche par décision des autorités et qui malheureusement ont été déçus.
Ce phénomène de revendication violente n’est pas nouveau et le nombre de réclamants est significatif. Environ 200 chômeurs avaient déjà observé un sit-in devant ce même port, entraînant son arrêt du 23 décembre au 7 janvier dernier. Le vice-ministre du pétrole affirme que la société Zueitina, filiale de la Compagnie Nationale de Pétrole (NOC), a décidé le recrutement de 340 personnes, vu l’ampleur du problème de chômage pouvant occasionner une perte journalière de 1,3 million de dollars. Malheureusement, cette décision prise au départ au niveau politique par le Congrès général national n’a pas été exécutée.
La fermeture de ce port pétrolier coûtera cher à la Libye. En effet, selon des experts, 20% des exportations de pétrole libyen, soit 60 mille barils, transitent par ce port. Or, depuis la chute du régime Kadhafi en 2011, la production d’hydrocarbures a été maintes fois perturbée sur plusieurs sites par des violences et des soulèvements sociaux. Le niveau de production du pétrole, de 1,6 million mbj, était ramené à zéro durant le conflit de 2011.
En quelques mois, ce niveau avait été encore relevé pour atteindre celui d’avant-guerre. Mais quel sort pour la Libye à l’heure actuelle ? L’avenir économique du pays est en danger.