Tunisie : Zones touristiques sous haute surveillance
Les deux attentats manqués sur la côte est du pays ont poussé les autorités tunisiennes à y renforcer la sécurité pour protéger le tourisme, secteur clé d’une économie vacillante.
Les contrôles policiers ont été renforcés, mis en place aux ronds-points. La zone touristique de Sousse, théâtre de l’attentat manqué où le kamikaze s’est fait exploser tout seul, est quadrillée par des patrouilles et des policiers ont été déployés devant les supermarchés. La présence policière a également été renforcée dans la zone touristique de Zarzis, dans le sud-est du pays, non loin de l’île de Djerba. Des blindés ont été déployés à l’entrée de la zone où se situent les hôtels. Cette zone est particulièrement sensible du fait de sa proximité avec la frontière libyenne, considérée comme le point de passage pour les trafiquants d’armes.
La route menant vers la Libye fait l’objet de patrouilles permanentes de policiers et de militaires. Elles auraient déjà permis l’arrestation, au terme d’une course poursuite, d’un suspect transportant des fusils Kalachnikov, des lance-roquettes RPG et de l’alcool de contrebande. La crainte des médias et de la population est de voir les djihadistes urbaniser le terrorisme, ce qui aurait des conséquences désastreuses pour l’activité touristique. D’autant plus qu’approche l’hiver, considéré comme haute saison pour les voyages dans le désert frontalier de la Libye et de l’Algérie.
Des touristes interrogés dans la station balnéaire d’El Kantaoui, à une dizaine de kilomètres de Sousse ont affiché une certaine sérénité, sont déterminés à poursuivre leurs vacances dans le pays. Mais si la situation sécuritaire, entre les attentats et la recrudescence des affrontements impliquant des djihadistes, ne s’améliore pas,elle pourrait porter préjudice à l’activité touristique. Accusant une chute de 30% de ses revenus après la révolution de janvier 2011, le secteur touristique n’a toujours pas retrouvé son élan d’avant le soulèvement populaire.