Maroc : Nouvelle stratégie pour le développement du Sud du pays
Le CESE (Conseil économique, social et environnemental) a proposé la semaine dernière un modèle de développement des régions du Sud du Maroc. Il se distingue par une importance concédée au secteur privé.
Sur les dix prochaines années, la CESE estime que les régions du Sud auront besoin de près de 17 milliards de dollars US d’investissements pour atteindre les objectifs fixés pour cette échéance, à savoir le doublement de leur PIB ainsi que la création de plus de 120.000 nouveaux emplois. Pour atteindre ces objectifs il faut la mise en place d’un climat des affaires attrayant pour les investisseurs privés.
C’est dans ce cadre que parmi les principales recommandations du CESE figure la mise en place d’un système fiscal plus incitatif poussé par un IS et un IR avantageux et une TVA normalisée. Le CESE propose également la création d’un fonds interrégional d’impulsion économique pour faciliter l’émergence de grands projets et l’accompagnement des petites et moyennes entreprises ainsi que des coopératives et des mutuelles.
La stratégie du CESE prévoit également la mise en place de trois grands pôles de compétitivités économiques. Le premier dans la région de Laâyoune-Boujdour qui serait entre autres basé sur l’exploitation des phosphates. Le second dans la région Oued-Eddahab-Lagouira dont l’activité sera basée sur l’agriculture, la pêche, le tourisme de niche et les énergies renouvelables. Et enfin le troisième dans la région de Guelmim-Smara pour relier le Nord et le Sud par l’émergence d’une économie sociale et solidaire.
Les élaborateurs du modèle publié par le CESE opèrent un important revirement dans la stratégie adoptée jusqu’alors par les autorités marocaines pour le développement du Sud. Celui-ci est en effet jusqu’alors confié uniquement à l’Etat dont les investissements permettaient d’y maintenir un minimum d’emplois en y assurant les besoins sociaux.