Un match décisif Maroc/Algérie se joue à Washington
Le Maroc a choisi Washington pour mener une nouvelle bataille diplomatique décisive afin de régler ses différends avec son voisin algérien dans l’épineux dossier du Sahara Occidental.
Suite aux propos provocateurs du président algérien Abdelaziz Bouteflika qualifiant notamment le Maroc de « pays colonisateur », et suite aussi au rejet des multiples appels marocains à la normalisation et à la réouverture des frontières fermées depuis vingt ans, Rabat a compris que le dialogue conciliateur avec le voisin algérien était creux et qu’il fallait passer à l’offensive.
C’est dans cette perspective que le Roi Mohammed VI s’est rendu en visite officielle à Washington pour une première rencontre avec le président Barack Obama.
Au jour de son arrivée mercredi dans la capitale fédérale, le souverain marocain a ouvert le bal par une importante entrevue avec deux grosses pointures du staff Obama, le secrétaire d’Etat, John Kerry et le secrétaire à la Défense, Chuck Hagel.
Ces entretiens ont pour objectif de dissiper d’abord les malentendus qui sont nés entre les deux pays, au lendemain de la présentation au conseil de Sécurité de l’ONU d’un projet de résolution américain demandant l’élargissement du mandat de la MINURSO à la surveillance des droits de l’homme au Sahara Occidental, une occasion que les gouvernants d’Alger et du Polisario avaient saisi pour crier victoire.
Mais, c’était sans compter sur la nature des rapports spécifiques qui unissent de longue date, Rabat et Washington. En fait il ne s’agissait ni plus ni moins que d’un faux pas diplomatique. L’ambassadrice des USA auprès de l’ONU avait présenté en avril dernier, le projet de résolution en question, mais il semble qu’il s’agit d’une idée soufflée par Kerry Kennedy, la présidente du Centre Robert-Kennedy de la justice et des droits de l’Homme. L’ONG américaine très proche du cercle des démocrates, s’est fait connaitre par le lobbying qu’elle fait ouvertement à la commande d’Alger, pour servir l’agenda du Polisario, le mouvement indépendantiste sahraoui installé en Algérie.
Le malentendu a été vite réglé, grâce à une position courageuse de la diplomatie française au Conseil de Sécurité et suite aussi à une conversation téléphonique entre le Roi Mohammed VI et le président Obama.
Le Maroc attend de Washington qui lui confère le statut d’allié stratégique dans la région MENA, de lui renvoyer l’ascenseur à l’instar de l’Elysée, dans la bataille diplomatique et politique qui l’oppose à son voisin/adversaire algérien.
Rabat qui se prête sans détour au jeu des alliances notamment avec les Etats Unis et la France et depuis peu également avec l’Espagne, exige son droit légitime à une alliance réciproque. Washington demande le concours du Maroc pour remettre de l’ordre et rétablir la sécurité en Afrique du Nord et au Sahel, en retour, Rabat exige à son tour, l’aide de l’administration Obama pour régler ses propres problèmes surtout ceux qui constituent une menace à son intégrité territoriale.