Mauritanie – BID : le courant ne passe plus
Sherpa annoncé hier mercredi que la Banque Islamique de Développement (BID) ne financera plus les travaux d’extension d’une centrale électrique en Mauritanie. Pour cause, les tractations entourant cette initiative sont soupçonnées d’être entachées de corruption. La BID a adressé la semaine dernière un courrier à l’ONG pour l’informer de sa décision.
En fait, les zones d’ombre résident dans l’attribution de ce marché par la Société Mauritanienne d’Electricité (SOMELEC) au finlandais Wärtsilä. Avant ce projet, la succursale française de la même société française s’était vue confiée la construction de la centrale électrique. Ce, sous forme de marché gré à gré, formule que Sherpa, organisme spécialisé dans la lutte contre les crises économiques et la corruption, avait sérieusement décrié. Pire, la facture des prestations de Wärtsilä était plus élevée que celle de ses concurrents. Curieusement, ces derniers ont été inexplicablement évincés. Selon des bruits de couloir rapportés par la presse locale, ces bizarreries seraient liées à l’implication d’un des fils du chef d’Etat mauritanien dans ces affaires. Quoi qu’il en soit, c’est Sherpa qui avait entrepris d’informer la BID de ces anomalies. Ainsi cette ONG n’a pas caché sa satisfaction à la suite de la décision de ce bailleur de fonds : « la BID démontre ainsi que les engagements des grandes banques de financement en faveur d’une plus grande transparence dans l’attribution de marchés publics peuvent être concrétisés », signe-t-elle dans son communiqué.
La SOMELEC vient donc de passer à côté de 67 millions de dollars de financement. Il faut dire que la BID n’est pas le premier partenaire de cet opérateur électrique à douter de sa fiabilité. A titre d’exemple, le Fonds Arabe pour le Développement Economique et Social (FADES) est, depuis fin 2010, conscient du manque de transparence et des difficultés de gestion de l’interlocuteur mauritanien.