Tunisie:Audit pour baliser le chemin du futur gouvernement
Le futur Premier ministre tunisien Mehdi Jomaâ planche depuis plus d’une semaine sur la composition d’un gouvernement. Ses premières actions devraient comporter un audit de la situation économique et financière du pays, selon les experts économiques.
Pour ces derniers, cet audit est indispensable vu la situation actuelle du pays. Il doit servir à définir les priorités du nouveau gouvernement, délimiter ses marges de manœuvre tout en garantissant sa neutralité et son objectivité. Certes, la décision d’instaurer un nouveau gouvernement a été dictée par la volonté de sortir le pays de la crise politique dans laquelle il était embourbé, mais cela n’empêche qu’il ne soit très attendu dans le domaine économique. Selon les sondages, loin devant la Constitution, les Tunisiens sont davantage préoccupés par l’emploi et la cherté de la vie.
En trois ans, la dette publique tunisienne a augmenté de dix points du PIB pour avoisiner les 50%. Le déficit budgétaire a franchi en 2013 la barre des 3.7 milliards de dollars US alors qu’il était en 2010 sous la barre des 400 millions de dollars US. Le déficit commercial, lui, est de plus de 7 milliards de dollars US en 2013, soit le double de ce qu’il était en 2009. Cette situation suscite d’autant plus le mécontentement que, pendant ces trois années, aucun grand projet concret n’a été réalisé, pas plus que de création de richesses.
Un audit de la situation économique et financière du pays avant sa prise de fonction permettrait ainsi à Mehdi Jomaâ d’éviter d’endosser toute responsabilité. Le futur Premier ministre a déjà donné le ton en rompant avec certaines positions et dispositions prises dans le cadre de la loi des finances 2014 concernant notamment les nouvelles taxes sur les véhicules et le gel des augmentations de prix sur le carburant.