Violences libyennes et craintes tunisiennes
Face à la recrudescence des violences en Libye, bon nombre de Tunisiens ne cachent pas leur inquiétude et redoutent que cette crise touche leur pays.
De manière informelle, l’alerte a été donnée au niveau du passage frontalier de Ras Jedir. D’après certains témoins, un nombre important de véhicules immatriculés en Libye ont gagné la Tunisie via ce poste. Il faut dire que la situation est des plus instables dans le pays du défunt Mouammar Kadhafi. Les partisans de l’ancien régime et ceux de la révolution s’affrontent. Ainsi, au cours de la semaine, des éléments de l’armée régulière ont tenté de déloger des pro-Kadhafi siégeant dans la ville de Sabha (sud). Pire, le ministère libyen de la Santé a annoncé la disparition de pas moins de 150 personnes en l’espace des deux dernières semaines. Et bien de parties, dont Saadi Kadhafi – un des fils de l’ancien dirigeant libyen-, Al Qaïda, des mercenaires et les tribus locales, ont été pointées du doigt dans ce massacre. Cette situation a contraint certains Libyens à quitter leur pays en attendant une probable accalmie.
Du côté de la Tunisie, la commémoration de la révolution libyenne, fixée au 17 février, est redoutée. Certains craignent la survenue de troubles à l’occasion de cette fête nationale et, surtout, ses éventuelles répercussions au niveau du territoire tunisien.
A noter qu’environ 500 000 Libyens résident en Tunisie. Cette population serait, à majorité, proche du régime de Kadhafi. D’où le risque que les violences libyennes s’exportent en Tunisie ne semble pas négligeable. Certains médias ont même fait écho de ces inquiétudes au sommet de l’Etat tunisien. Fort heureusement, la situation reste maîtrisée.