Maroc : Difficultés pour les cabinets d’avocats étrangers
La rupture au début de l’année par Bird & Bird de son partenariat d’exclusivité avec le marocain El Amari & Associés est symptomatique de la difficulté qui caractérise actuellement le marché marocain.
Après avoir été annoncé en fanfare en octobre 2011, la rupture entre les deux cabinets d’avocats, opérée en toute discrétion, a été motivée par un déséquilibre des relations d’affaires entre les deux partenaires ainsi qu’un « refus d’investir » du géant britannique.
Cependant, cette affaire ne parvient pas à dissimuler le constat des difficultés auxquelles sont confrontés plusieurs groupements d’avocats au Maroc. Le Royaume a connu une arrivée massive des acteurs du droit des affaires au courant des années 2000 grâce à d’importantes réformes structurelles au sein de l’Etat et le lancement de plusieurs grands projets. Mais la crise et le Printemps arabe ont transformé l’environnement économique, réduisant considérablement le volume d’affaires des avocats.
Plusieurs cabinets de la place ont vu leurs revenus diminuer sur l’exercice en cours. Les cabinets espagnols souffrent de ne pas avoir su élargir leur clientèle aux groupes locaux et, premiers à arriver au Maroc, les cabinets français sont mis à mal par les cabinets anglo-saxons qui ont réellement commencé à s’implanter dans le pays à partir de 2011. Selon certains experts, seuls les plus grands cabinets, entre cinq et six, peuvent surmonter cette crise.
Certains cabinets ont commencé à brader leurs services dans l’espoir d’augmenter leur volume d’affaires. Mais cette pratique pourrait sonner le glas de leur existence étant donné que l’arrivée des cabinets internationaux a élevé le salaire des juristes marocains au niveau de ceux pratiqués à Paris. Le salut pourrait venir des opérations en dehors du Maroc, c’est-à-dire de l’internationalisation.