Tunisie : Une situation économique difficile
Cette semaine, à l’occasion de ses trente jours de prise de pouvoir, le Premier ministre du gouvernement provisoire de Tunisie Mehdi Jomaa a admis une situation économique du pays plus difficile que ce qui était prévu et qui ne pourra être redressée qu’avec l’implication de tous les Tunisiens, dans un esprit de consensus.
Mehdi Jomaa s’exprimait dans une longue interview diffusée sur les chaînes Al Watanya 1 et Nessma Tv. Il a estimé les besoins du pays en matière de financement à 7.5 milliards de dollars US pour l’année en cours, tout en admettant que ces prévisions le faisaient s’attendre à une mobilisation d’à peine 4.9 milliards de dollars. Il a annoncé des visites aux Etats-Unis d’Amérique, en France et dans les pays du Golfe arabe pour mobiliser des emprunts.
Confronté à des problèmes de trésorerie, le gouvernement tunisien ne pourra plus soutenir les entreprises publiques en difficulté et seront soumises à un plan de restructuration. Un mélange difficultés financières et de leur relatif échec depuis le début de la Révolution dans la relance de la productivité du secteur public, empêchera le gouvernement de réaliser de nouveaux recrutements cette année.
Le Premier ministre a tenu à insister sur la volonté de son gouvernement de lutter plutôt que de subir les évènements. Parmi les actions concrètes qu’il a annoncées, figurent la réactivation de 250 projets ainsi que la mise en place d’une politique de microcrédits, la levée des freins au développement de l’initiative privée, la révision des procédures des appels d’offres et autres consultations et la promulgation d’un nouveau Code des investissements. Selon lui,la situation sécuritaire serait en train de s’améliorer et la tenue des élections maintenue avant la fin de cette année.