Libye : Trafic d’armes vers la Centrafrique
Actuellement, des experts onusiens mènent une enquête sur le trafic d’armes libyennes vers la Centrafrique. Un détournement de missiles antiaériens portables (MANPAD) fait particulièrement l’objet de ces investigations.
Dans leur rapport final, ces spécialistes en charge notamment de surveiller l’application de l’embargo sur les armes provenant de Libye, ont clairement mentionné que « les craintes que des groupes terroristes puissent acquérir ces armes (essentiellement des SA-7b) se sont concrétisées ».
Dans ce document, les experts ont certifié avoir « la preuve de transferts de missiles sol-air portables libyens dans quatre pays, tels que le Tchad, le Mali, la Tunisie et potentiellement la République centrafricaine (une enquête est en cours sur ce dernier cas) ». En fait, en ce qui concerne le Centrafrique, les enquêteurs n’ont pas encore mis la main sur des systèmes complets de missiles portables sol-air, comme c’est le cas du Tchad, du Mali et de la Tunisie. Les armes retrouvées l’année dernière, dans ces trois pays, faisaient partie de l’équipement des organisations terroristes, en particulier du matériel capable d’abattre des avions à basse altitude.
Les experts onusiens estiment que « des milliers » de missiles portables sont toujours à disposition d’ « une vaste gamme d’acteurs non étatiques qui n’ont pas ou guère de liens avec les autorités nationales libyennes », bien que le gouvernement libyen s’emploie à sécuriser ses stocks d’armes. Ce matériel avait été livré par les nouveaux dirigeants libyens à des anciens rebelles après la disparition de Mouammar Kadhafi en octobre 2011 afin que ceux-ci assurent la sécurité du pays. Ils n’ont pas tardé à s’organiser en milices, que l’Etat est incapable de les contrôler.