Libye : L’ONU contre l’exportation pétrolière illégale
Mercredi, le Conseil de sécurité des Nations Unies a adopté, à l’unanimité, une résolution sanctionnant toute tentative d’exportation illégale du pétrole libyen. Celle-ci fait suite à l’arraisonnement d’un navire battant pavillon nord-coréen arrêté pour le même motif.
Cette résolution a été présentée par les Etats-Unis, décidément très actifs dans cette affaire. En effet, c’est la marine américaine qui a arraisonné, lundi dernier, le Morning Glory, le pétrolier contrebandier contenant 234 000 barils de brut en provenance de Libye. Ainsi avait pris fin la première tentative des rebelles de l’est de la Libye d’exporter du pétrole. C’est exactement toute opération de ce type que la résolution adoptée par l’ONU condamne.
Le Conseil de sécurité des Nations Unies a donc autorisé tous les Etats membres de contrôler en haute mer tout navire suspecté par les autorités libyennes. A cette fin, celles-ci devront saisir le comité onusien en charge du suivi de l’application des sanctions internationales contre la Libye. Dans le même ordre d’idées, le Conseil de sécurité a également demandé aux Etats membres d’adopter les mesures nécessaires pour empêcher les navires suspects d’entrer dans leurs ports, nonobstant les cas de retour en Libye, d’inspection ou d’urgence. Les membres devront aussi s’assurer que leurs ressortissants ne soient impliqués dans aucune transaction relative au brut de contrebande.
Depuis le mois de juillet dernier, des miliciens bloquent les terminaux pétroliers de l’est de la Libye. Ils réclament, entre autres, l’autonomie de la région orientale du pays, à savoir la Cyrénaïque, et la restauration du système fédéral en Libye. Cette tendance séparatiste s’est accrue depuis la fin du régime de Mouammar Kadhafi en octobre 2011. Cette instabilité politico-militaire a entraîné la baisse de la production pétrolière de 1,5 million de barils par jour à moins de 300 000 b/j actuellement.