Egypte : Peine confirmée en appel pour des militants laïcs
Un tribunal égyptien a confirmé lundi, en appel, la peine de trois ans de prison ferme infligée à trois militants laïcs qui avaient manifesté contre une loi limitant le droit de rassemblement.
Mohammed Adel, Ahmed Douma et Ahmed Maher resteront bel et bien emprisonnés. C’était de manière expéditive que le magistrat a maintenu la sentence du jugement en première instance. Et, les slogans contre l’actuel régime égyptien scandés par les accusés juste après l’annonce du verdict, n’y ont rien changé. Néanmoins, tout espoir n’est pas perdu. Leur avocat compte saisir la Cour de Cassation.
En cas de revers à ce niveau, la Cour africaine des Droits de l’Homme sera alors la prochaine étape. Il s’agit d’une première dans l’histoire de la justice égyptienne du fait qu’aucune condamnation pour violation de la loi sur les manifestations n’avait été prononcée avant celle-ci. Promulguée en novembre dernier, cette disposition suspend la tenue de toute manifestation ou rassemblement politique conditionnée par l’autorisation préalable de la police.
Ces peines ne sont pas de nature à améliorer les relations des autorités égyptiennes, qui ont le soutien de l’armée, et les militants pro-démocratiques.Bon nombre de ces derniers avaient obtenu le départ de l’ancien président égyptien Hosni Moubarak après le soulèvement populaire de 2011.
Ce verdict a été suivi de plusieurs réactions notamment hors de l’Egypte .Certains collectifs internationaux de défense des droits de l’Homme ont dénoncé cette décision. De son côté, le candidat à la prochaine présidentielle égyptienne Hamdeen Sabahi a demandé au chef d’Etat par intérim Adli Mansour de gracier les trois activistes, alors qu’un appel à manifester devant le palais présidentiel au Caire, circulait déjà dans les réseaux sociaux.