Libye : Election d’un nouveau Parlement
Les Libyens ont procédé mercredi à l’élection d’un nouveau Parlement. Ce scrutin constitue une étape cruciale dans les efforts pour sortir le pays du cycle d’anarchie et de violences dans lequel il est plongé, depuis la chute du régime de Mouammar Kadhafi en 2011.
Le gouvernement intérimaire libyen a décrété cette journée fériée dans le but d’une vaste participation populaire. Les bureaux de vote, au nombre d’environ 1 600, ouverts depuis 8 heures et devraient fermer à 20 heures. Le scrutin sera organisé partout dans le pays, sauf dans la ville de Derna dans l’est libyen, contrôlée par des groupes islamistes radicaux où la HNEC (Haute commission électorale), où l’on craint des attaques contre les centres de vote.
Selon une source de la HNEC, les résultats définitifs ne devraient pas être publiés avant plusieurs jours. La communauté internationale attend que ce futur Parlement incarne un consensus national et à même de rétablir l’autorité de l’Etat. Mais les difficultés pour un déroulement idéal, comme voulu par les autorités libyennes, sont nombreuses. Tout d’abord la participation s’annonce d’ores et déjà faible malgré les efforts louables des autorités. Sur 3.4 millions d’électeurs éligibles, seuls 1.5 million se sont inscrits pour le scrutin contre plus de 2.7 millions en 2012. Viennent ensuite les violences, en particulier dans l’est du pays où une force paramilitaire loyale au général dissident Khalifa Haftar affronte depuis un mois des groupes islamistes dans des combats qui ont fait plus d’une centaine de morts. Cependant, le général dissident et les groupes islamistes ont annoncé une trêve lors du déroulement de ce scrutin.
Le futur Parlement, qui comptera 200 membres, remplacera le CGN (Congrès général national) dont la légitimité a été contestée. Les luttes d’influence entre les tendances parlementaires des libéraux et islamistes sont l’une des causes de l’instabilité de la Libye.