Zimbabwe : Appel du FMI à une réforme de la Fonction publique
Le Fonds Monétaire International (FMI) a appelé jeudi le gouvernement zimbabwéen à supprimer les « fonctionnaires fantômes » de la fonction publique, afin de libérer de l’argent pour construire des infrastructures dans le pays.
« Il est insoutenable que le gouvernement consacre 80% de son budget à la rémunération de 250.000 fonctionnaires », a déclaré Antoinette Sayeh, directrice du FMI pour l’Afrique. Selon elle, il est impératif que le gouvernement se débarrasse des fonctionnaires qui perçoivent un salaire alors qu’ils ne travaillent pas. Elle estime ainsi que le gouvernement devrait entreprendre à moyen terme un programme de réforme de la fonction publique, avec l’aide de la Banque Mondiale et de la Banque Africaine de Développement.
Le mois dernier, le ministre zimbabwéen des Finances, Patrick Chinamasa, avait affirmé qu’il était embarrassant de voir que le gouvernement consacrait autant d’argent aux salaires, alors que le pays est lourdement endetté vis-à-vis du FMI et d’autres organisations financières internationales.
Il faut noter qu’en début d’année, le président Robert Mugabe a augmenté de 14% les salaires des fonctionnaires, honorant ainsi ses promesses électorales de 2013.
Mme Sayeh a indiqué que les négociations avec les divers bailleurs de fonds en vue d’alléger la dette du Zimbabwe étaient en bonne voie, mais que le pays devrait d’abord apurer ses 142 millions de dollars d’arriérés envers le FMI, avant de recevoir de nouveaux fonds. Pour rappel, la dette extérieure du Zimbabwe s’élève à près de 9 milliards de dollars US, soit 58,% de son PIB.
La responsable du Bureau Afrique du FMI a en outre appelé le gouvernement à revoir sa politique dite de «l’indigénisation », qui consiste pour les entreprises étrangères implantées dans le pays, à céder une part de leurs actifs à des investisseurs locaux.